S'identifier - S'inscrire - Contact


Elections fédérales de juin 2010

Comme lors de chaque échéance électorale, nous nous lançons dans le débat.
Mais nous n'avons pas les forces vives des partis politiques et comme les délais sont très courts, nous devrons nous limiter dans nos démarches.
Néanmoins, nous vous offrons déjà sur ce site un rassemblement d’informations et d’actualités sur les élections fédérales de juin 2010.

Bonne lecture

L'équipe de l’Observatoire indépendant de l’Environnement en Brabant wallon.

Consultez également notre avertissement aux lecteurs et commentateurs.





les élections 2010 dans la presse


Agorati


Armistice: ce devait être "la der des ders"'

• Les nouvelles des partis francophones • Mercredi 10/11/2010 • Version imprimable

Source :

«Plus jamais la guerre, nooit meer oorlog, nie wieder Krieg, no more war,» un espoir que l'on a vu fleurir dès le lendemain de la Première guerre mondiale, cette boucherie insensée et inutile qui fit neuf millions de morts, dont 200.000 dans les rangs d'une petite Belgique transformée une fois encore en champ d'horreur. Un conflit tellement hallucinant dans sa cruauté que les hommes s'étaient mis à espérer que plus jamais on ne connaîtrait de tels massacres, de sacrifices de générations entières. Ce devait être la «der des ders». On sait hélas que la sagesse n'est pas le propre d'une humanité qui se complait régulièrement à tout déshumaniser. C'était la guerre préférée de Georges Brassens qui la chantait avec ironie et lucidité tout en en prédisant d'autres: «Du fond de son sac à malices, Mars va sans doute, à l'occasion, en sortir une - un vrai délice! - Qui me fera grosse impression...En attendant je persévère à dire que ma guerre favorite, celle mon colon, que je voudrais faire, c'est la guerre de quatorze-dix-huit!»

Il reste les «ders des ders,» les deux derniers anciens combattants de ce conflit. Nous leur rendons hommage comme nous le faisons pour les victimes de toutes les guerres. Deux vétérans sur les millions d'hommes qui ont combattu en Europe. Vivant en Australie, Claude Choules, né le 3 mars 1901, est le dernier militaire britannique de 14-18 encore en vie. Il est entré en 1916 dans la Royal Navy et a combattu à bord du cuirassé HMS Revenge en mer du Nord. Il a aussi combattu durant la seconde guerre mondiale dans la marine australienne. Aux Etats-Unis, il ne reste aussi qu'un seul vétéran: Franck Buckles, né le 1er février 1901. Il a été affecté en France où il a d'abord servi comme ambulancier. Il avait rejoint la France à bord du RMS Carpathia, le navire qui était venu au secours des naufragés du Titanic en 1912. Il a ensuite été affecté à la surveillance et l'escorte de prisonniers allemands. Le dernier vétéran belge de 14-18, Cyriel Barbary, est décédé en 2004 à l'âge de 105 ans. Et puis il y a ceux qu'on n'arrête pas de retrouver, tant il y a eu de morts. Ainsi, les corps de six anciens soldats britanniques du 'Kings Own Regiment' et du 'Lancashire Fusiliers', morts au cours de l'hiver 1914-1915, ont été déterrés fin octobre lors de fouilles dans un champ à Comines-Warneton. Macabre ironie, ils reposent momentanément à côté de six soldats allemands à Steenstrate. C'était notre hommage à tous ceux-là. Aux victimes de toutes les guerres. A celles qui tomberont encore aujourd'hui et continueront à tomber demain. Et toujours. Le 11 novembre, ce sont les défilés, les drapeaux. On ravive la flamme sur la tombe du Soldat Inconnu à la Colonne du Congrès. Commémorer le 11 novembre, c'est aussi accomplir un devoir de mémoire à l'égard de ceux qui nous ont légué leurs valeurs par le courage, au service de la défense de la démocratie, de la paix, de la liberté, des valeurs humaines qui ont toujours été celles des libéraux. Paul Ooghe, vétéran belge décédé en 2001 à l'âge de 102 ans, décrivait sobrement à la radio peu avant sa mort comment il avait vécu quatre années d'enfer dans les tranchées du front de l'Yser. Ses propos reflétaient avec concision toute l'horreur du conflit. «Je ne faisais rien du tout que suivre les autres, tout ce que les officiers disaient. Il ne faut pas croire qu'on a pleuré, c'était bon les premiers jours pour les jeunes, mais ceux qui avaient passé 2 fois aux tranchées, ils étaient immunisés, c'était fini. Croyez-vous qu'on aurait pu pleurer alors que les obus tombaient, les balles passaient, les mitrailleuses tiraient à tire larigot? On ne pensait plus à pleurer à ce moment-là, on pensait à savoir qu'est-ce qu'ils vont faire et comment va-t-on les empêcher de continuer, c'était ça qu'on faisait», expliquait Paul Ooghe. Nous avons déjà publié ce témoignage, mais nous considérons qu'il est utile et important de le rappeler.   Pourtant, quand les clairons sonnèrent l'armistice à la 11ème heure du 11ème jour du 11ème mois de cette année 1918, les armes ne se sont pas tues immédiatement. Un monde juste, idéal, sans guerre, ne peut d'ailleurs être concret que s'il n'y a plus ni victimes, ni héros.   Mais il faut aussi reconnaître qu'il s'agissait en 1914 de défendre une patrie agressée, une Belgique qui n'avait aucun caractère belliqueux. C'est pourquoi nous saluons une nouvelle fois le courage de ceux qui, retranchés derrière l'Yser, ont si vaillamment défendu avec nos alliés notre petit lopin de terre.  Bien sûr le monde continue à être déchiré par des conflits, mais en Europe, la naissance de l'Union européenne a permis, avec l'OTAN, d'éviter des répliques de ces carnages. L'Europe ne nous a pas seulement apporté la prospérité, la solidarité, elle nous a aussi apporté la paix. C'est pourquoi nous fûmes particulièrement heureux d'applaudir les derniers élargissements aux pays d'Europe de l'est et du centre qui permirent, enfin, de reconstituer la nation européenne dont tant de peuples avaient été privés en raison des conflits précédents. Car il s'agit d'une Europe qui repose sur des valeurs qui sont les nôtres, sur des fondations qui ont pour noms démocratie, liberté, tolérance, respect des droits de l'homme.   Ces valeurs méritent que nous les défendions. Non en faisant la guerre, mais en les renforçant davantage, en étendant leurs bénéfices à ceux qui veulent nous rejoindre. Cet élargissement que beaucoup craignaient a apporté aux nouveaux Etats membres les moyens de concrétiser leurs aspirations, d'éloigner à jamais le spectre de la guerre et du totalitarisme.   C'est ce combat que nous devons poursuivre. Au nom de la liberté. C'est la plus noble façon de rendre hommage à ceux que les conflits ont arraché à l'existence.

Articles portant sur des thèmes similaires :