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Didier Reynders a précisé ce dimanche sur les plateaux de toutes les habituelles émissions politiques télévisées qu'il souhaitait pour protéger les citoyens et le pays des possibles offensives spéculatives sur l'économie belge que le Gouvernement actuel poursuive son travail, mais «renforcé par un programme limité» lui permettant d'intervenir le cas échéant. Le Président du MR a aussi tenu à rappeler l'importance dans ce contexte des priorités socio-économiques. Il faut aussi changer la méthode utilisée jusqu'ici en vain par les sept partis sensés former un Gouvernement et résoudre la crise institutionnelle. «Cela n'a apporté que gâchis et cacophonie.... Il convient d'abord de parler de ce que Francophones et Flamands ont encore la volonté de faire ensemble... Dans la note (ndlr : de Johan Vande Lanotte), c'est plus l'aboutissement d'une méthode..... Mais ce qui n'est pas acceptable, c'est qu'on est au bout d'un processus dans lequel d'étape en étape, il n'y a pas de vision. Mais on va vers une situation de plus en plus compliquée et de plus en plus défavorable aux Francophones,» a-t-il martelé. «Il ne faut plus qu'il y ait ces lignes rouges qui reculent.... Chaque fois on dit 'on ne parlera pas de ça' et puis chaque fois on arrache un morceau : les soins de santé, les allocations familiales, BHV, la loi de financement, l'autonomie fiscale... Tout ça c'était des lignes rouges qui ont chaque fois reculé. Et donc c'est pour ça que je dis -depuis le mois de juin !- 'inversons la démarche, disons ce que nous voulons'. Un moyen, selon lui, de créer de la confiance. Et bien entendu que c'est une démarche positive et constructive.... Pour sortir de l'impasse, il faut soit changer de méthode, soit changer de partenaire, ou alors ce que je propose, changer les deux,» a déclaré ce lundi matin Didier Reynders qui était l'invité de Matin Première, sur la RTBf. «Cela permettrait aussi d'enfin entendre les demandes francophones», a-t-il ajouté. Pour Didier Reynders, il conviendrait donc de donner à l'actuel gouvernement d'affaires courantes la possibilité de prendre les mesures nécessaires pour le budget 2011 et, éventuellement, aborder le dossier de l'asile et de l'immigration. «Il ne s'agit donc pas de mettre en place un gouvernement transitoire ou d'urgence qui déposerait une déclaration gouvernementale et réclamerait la confiance du Parlement, mais une continuation du gouvernement actuel renforcé d'un programme limité,» a expliqué le Président du MR. Un tel Gouvernement n'aurait qu'une durée limitée: «Pour quelques mois, jusqu'à la fin de la crise et jusqu'à ce qu'il y ait un accord sur la réforme de l'Etat, mais sans accord d'ici l'été, il faudra tirer les conclusions. Et peut-être aller aux élections,» a déclaré Didier Reynders. Après la constatation d'échec du conciliateur royal Johan Vande Lanotte et l'ouverture d'Elio Di Rupo, Président du PS à d'autres partenaires, Didier Reynders a rappelé que c'était d'abord à S.M. le Roi de prendre l'initiative. Le Président du MR a donc également beaucoup insisté sur le fait qu'il fallait aussi discuter du socio-économique : «Moi ce qui me préoccupe surtout aujourd'hui c'est qu'il n'y a pas eu un mot après sept mois sur le volet socio-économique d'un véritable programme gouvernemental! Rien sur ce qu'il faut faire en 2011 ou les années suivantes.... Si l'on ne fait rien en 2011, on va se trouver clairement en difficultés, car on est en train de battre des records mondiaux de durée de crise et les 7 partis portent une très lourde responsabilité dans cette situation... Nous, nous devons modestement faire des propositions constructives,» a expliqué Didier Reynders. «La priorité est au socio-économique.... Je constate un gâchis, comme les citoyens. Ce que je pense surtout c'est qu'aujourd'hui il faut une réponse. Nous avons la conviction au MR qu'il n'y aura pas de réponse dans la semaine ou les 15 jours sur la réforme de l'Etat. Par contre, il y a une attention très forte à porter sur le socio-économique. Mettons l'accent dans les semaines, les mois à venir sur le socio-économique. C'est pour ça que ma réaction à la remarque d'Elio Di Rupo était plus de dire: essayons de travailler ensemble dans le gouvernement actuel en lui donnant peut-être un programme limité, y compris dans le temps, pour répondre aux préoccupations,» a encore expliqué Didier Reynders. «Comment voulez-vous répartir autrement les moyens financiers en Belgique et ne pas savoir comment on va faire évoluer le dossier des pensions, le dossier de la santé ou toute une série d'autres dossiers pour arriver à l'équilibre budgétaire? On doit trouver 25 milliards d'euros mais on répartirait le gâteau avant de savoir comment il est composé et quelle est sa taille,» a-t-il ajouté. Didier Reynders se réjouit d'ailleurs que le gouvernement d'affaires courantes ait pu maintenir une situation budgétaire relativement saine, avec des meilleurs résultats en matière de déficit et d'endettement que ce qui avait été initialement promis à l'Union européenne. Pour autant, «la situation n'est pas simple, on sait qu'on est en période de crise. Le marché de l'emploi est difficile, mais la Belgique se comporte plutôt bien.» Avec des résultats comme ceux-là, il faut au moins essayer de faire aussi bien en 2011... c'est pourquoi il convient de donner les moyens au gouvernement actuel de pouvoir aller un peu plus loin, c'est une nécessité, non pas seulement pour calmer les marchés mais pour le bien-être des citoyens, a-t-il encore dit en substance. «Tous ceux qui sont responsables d'une crise aussi longue depuis sept mois devront un jour aussi assumer la responsabilité d'une dérive des finances publiques qui entraîne des mesures d'assainissement plus lourdes... d'ailleurs, le gouvernement actuel dispose d'une majorité au parlement et la N-VA ne serait pas opposée à soutenir de l'extérieur un tel gouvernement,» a poursuivi Didier Reynders sur Matin Première. «Ça veut dire qu'il faudrait définir un programme limité. Je pense notamment aux mesures budgétaires pour atteindre au moins les objectifs que nous nous sommes fixés dans le cadre du pacte de stabilité.... D'autre sujets, comme l'asile et l'immigration, devraient aussi recevoir des réponses dans les prochains mois, et puis il n'y a pas que le gouvernement d'affaires courantes, il y a le dérapage des finances des pouvoirs locaux, j'appelle les gouvernements régionaux à prendre les mesures qui s'imposent,» a-t-il encore expliqué.
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