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Malgré la crise politique, la Belgique s'avère être un bon élève de la classe européenne en matière budgétaire et mène aussi sa présidence de l'Union européenne tambour battant. Le Kern (Conseil des Ministres restreint) a ainsi pu se réjouir mercredi de constater que le budget 2010 allait bien vers son objectif d'un déficit de 4,8% du Produit Intérieur Brut (PIB), alors qu'il était encore de 6% il y a un an. Un progrès que l'on peut imputer à la bonne gestion de l'équipe démissionnaire, soutenue par le regain de croissance de 1,8%, qui dope les recettes et contient une série de dépenses sociales, ainsi que par un gain de 300 millions sur les charges de la dette. Les Ministres ont constaté que notre pays aurait même pu dépasser son objectif, mais le Gouvernement a préféré l'option de poursuivre l'accélération de l'enrôlement des impôts, et donc des remboursements aux contribuables. «C'est un coût de 500 millions d'euros mais un vrai soutien au pouvoir d'achat,» a indiqué Didier Reynders, Vice-Premier Ministre et Ministre des Finances. A politique inchangée, le déficit fédéral ne dépasserait en 2011 que de 0,2% de PIB le chiffre du programme de stabilité.
La Belgique respecte ainsi ses engagements vis-à-vis de l'Union européenne, «et ce, dans un contexte européen de dérapage des finances publiques,» note Didier Reynders. Le déficit est donc maîtrisé, du moins pour cette année. Rappelons que le Gouvernement fédéral s'était engagé en janvier dernier, auprès des instances européennes, à revenir à l'équilibre en 2015. Pour y parvenir, il fallait maîtriser le dérapage des finances publiques à 4,8% du PIB en 2010. Et le pari est tenu, dit le Comité de Monitoring mis sur pied pour suivre l'évolution budgétaire au quotidien, alors qu'on filait encore en juillet vers un déficit global, pour toutes les entités du pays, de 5,2%. Depuis, la conjoncture s'est nettement améliorée et les recettes sont en hausse, «le fruit, notamment, du succès de Tax-on-Web (ndlr : le système de déclaration fiscale informatisée), qui permet un enrôlement plus rapide,» explique le Vice-Premier Ministre et Ministre des Finances. De surcroît, les dépenses maîtrisées et les charges de la dette moins lourdes. «Nous avons bouclé le remboursement 2010, nous entamons dès à présent les paiements 2011. Nous sommes donc en avance sur notre programme ! Et nous n'éprouvons aucune difficulté à nous financer sur les marchés,» explique encore Didier Reynders. Pour la sécurité sociale, c'est nettement mieux aussi: avec la croissance qui repart à la hausse, l'année se terminera mieux qu'elle n'avait commencé. Bref, le déficit est ramené, cette année, à 307 millions, mais le meilleur est à venir puisque la Sécu sera à l'équilibre en 2011. Et c'est dans ce contexte que la Présidence belge de l'Union européenne, la douzième de son histoire, se montre efficace et prometteuse. Dès la rentrée, en septembre, la Présidence belge a ainsi mené à bon port sa principale priorité: un accord entre les institutions sur la supervision financière, au terme de négociations menées par Didier Reynders, Président en exercice du Conseil des Ministres de l'Economie et des Finances de l'UE (ECOFIN). «La Présidence belge est déjà une réussite,» constatait mercredi à la sortie du Kern le Premier Ministre, Yves Leterme.
Et Olivier Chastel, notre Secrétaire d'Etat aux Affaires européennes d'ajouter que «c'est la première ligne, dans le temps et en importance, du bilan de la Présidence.» «Le rôle de la Présidence belge, et notamment du Ministre Reynders, a été déterminant, cela a été unanimement reconnu par les différents groupes politiques. Ce que j'apprécie dans la Présidence belge, c'est qu'on a une remontée, sur les questions délicates, au niveau du ministre Reynders, qui s'implique dans le dossier. Ce qu'on n'avait pas vu dans la présidence espagnole,» déclarait jeudi dans Le Soir l'Eurodéputé UMP français (PPE) Jean-Paul Gauzès, cité par le quotidien comme l'un des ténors du Parlement européen en matière financière. Rappelons que Didier Reynders ne préside pas seulement l'Ecofin, mais qu'il siège aussi dans la Task Force sur la gouvernance économique mise sur pied par Herman Van Rompuy, Président du Conseil européen.
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