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De tous les Conseils des ministres de l'Union européenne, l'Ecofin (Ministres de l'Economie et des Finances), présidé par Didier Reynders, a été le plus en vue au cours des six mois de la Présidence belge de l'UE qui vient de se terminer, et ceci malgré un contexte économique très tendu, a constaté ce lundi l'agence de presse Belga. Le Vice-Premier Ministre et Ministre des Finances MR est ainsi parvenu à dégager des compromis sur plusieurs dossiers sensibles, menant notamment à bon port les négociations relatives à la mise en place d'une nouvelle architecture de supervision financière, qui verra trois nouvelles Autorités européennes (marchés, banques et assurances) s'arroger bon nombre de compétences aujourd'hui dévolues aux superviseurs nationaux, souligne Belga dans une de ses dépêches faisant le bilan de la Présidence belge. «M. Reynders a joué les bons offices entre des Etats membres généralement soucieux de préserver leurs prérogatives nationales et des eurodéputés qui, galvanisés par le traité de Lisbonne, réclamaient des pouvoirs étendus pour les trois nouvelles Autorités,» poursuit notre agence nationale, qui demeure l'unique passerelle bilingue entre les médias du nord et du sud puisque son service est diffusé en français et en néerlandais. L'accord prévoit aussi la création d'un Conseil européen du risque systémique, placé sous la tutelle de la BCE, qui devra mettre en garde les gouvernements en cas de potentielle nouvelle crise financière. Le texte a finalement été approuvé à l'unanimité, ce qui n'était pas juridiquement nécessaire. «On avait fait le choix, dès le début, de l'unanimité... cette réforme est la première leçon de la crise financière. Je vois mal comment on aurait pu la faire en laissant une partie de l'Europe dehors,» a confié Didier Reynders à Belga. L'agence rappelle encore que la Présidence belge de l'Ecofin est également parvenue à un compromis entre Etats membres et Parlement européen dans le dossier délicat des hedge funds (placements à risque). La directive sur les gestionnaires de fonds alternatifs (AIFM) imposera, pour la première fois, un ensemble de règles à des acteurs qui échappaient jusqu'à présent à toute régulation, bien qu'ils représentent environ la moitié de la finance mondiale. Comme en matière de supervision, le compromis a été approuvé à l'unanimité par les Etats membres et soutenu par une large majorité au Parlement - même si de nombreux députés ont souligné qu'il ne constituait qu'une première étape. En matière fiscale, la Présidence a dégagé un compromis sur une importante directive relative à la coopération administrative entre les Etats membres contre l'évasion fiscale. Ce dossier emblématique était bloqué depuis longtemps par l'Autriche et le Luxembourg, deux pays qui, comme la Belgique jusqu'il y a peu, cultivent un certain secret en la matière. Pour atteindre un accord unanime, de nombreuses propositions de compromis ont été rédigées, réduisant assez nettement l'ambition du texte initial. Il n'est ainsi plus vraiment question d'échange automatique d'informations sur les contribuables, mais un échange à la demande, très encadré, sera dorénavant la règle. Mais les Etats ne pourront plus refuser de transmettre une information sous le prétexte du secret bancaire. «On m'avait dit en septembre qu'on n'y arriverait pas,» a encore confié Didier Reynders à Belga, rappelant les nombreuses objections à ce texte qui devait, lui, obligatoirement recueillir l'unanimité.» «En mettant le dossier à l'agenda de chaque Conseil, la Belgique a permis de mettre une pression sur les participants,» a expliqué notre grand argentier. Quant à la taxation des transactions financières, que le Ministre défend désormais en Europe et dans les instances internationales, il assure qu'elle «va rester à l'agenda» dans les prochains mois. Cette Présidence belge aura été un succès pratiquement sur toute la ligne, tous les partenaires de la Belgique dans cette union de vingt-sept pays l'ont reconnu. Le Premier Ministre sortant Yves Leterme a souligné pour sa part que «la Belgique s'est inscrite pleinement dans la nouvelle dynamique créée par le traité de Lisbonne et n'a pas cherché à surcharger de nouvelles priorités l'agenda européen.»
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